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Vous avez dit écologie ?     

       

Alors que s’ouvre le Temps pour la Création, du 1er septembre au 04 octobre, nous vous proposons une réflexion de Gérard Lavayssière qui a mûri en lui à la suite d’une conférence de Carême intitulée « Les Commandements écolos du chrétien« .

     Tout d’abord, une réflexion sur la terminologie employée : le mot commandement renvoie au Décalogue, mais évitons de le prendre à la lettre : « La lettre tue, mais l’esprit vivifie », écrit saint Paul. Soyons bien persuadés que l’écologie synonyme de contrainte, l’écologie punitive, a peu de chance de porter des fruits. La raison en a été formulée par Rabelais dans sa rêverie de l’abbaye de Thélème : « Nous entreprenons toujours choses défendues et convoitons ce qui nous est dénié. » D’ailleurs, dans sa sagesse toute landaise M. Bernard Lauga, notre conférencier, ne nous a pas culpabilisés de consommer du bœuf de Chalosse « de temps en temps », pourvu que ce fût avec modération et uniquement pour soutenir la filière ! La démarche écologique, comme la foi, demande une vraie con-version, au sens étymologique du terme, un retournement, une adhésion personnelle. Pour cela l’éducation est la source de tout changement authentique et durable. Pierre Rabbi par exemple nous invite à faire le choix de la sobriété heureuse. Dans ce rapprochement de deux termes que d’aucuns pourraient juger contradictoires, il faut surtout retenir le mot heureux car c’est notre bonheur, le bonheur de l’humanité qui sont en jeu, pas seulement notre survie. 

      Lors de cette conférence on a entendu encore des réflexions pessimistes sur l’explosion démographique. Toutes les données actuelles, en particulier pour les pays développés, avertissent, au contraire, de l’implosion démographique qui nous menace. À titre d’exemple l’indice de fécondité en Corée du Sud vient d’atteindre cette année le taux vertigineux de 0.5 enfant par femme, bien éloigné du chiffre de 2.1 nécessaire au simple renouvellement des générations. Dans ces conditions, la loi naturelle des vases communicants rendra bientôt caduc le programme « exponentiel » (sic) de fabrication d’ogives nucléaires du fameux dirigeant humaniste Kim Jong II… En France la politique familiale a été curieusement absente du débat sur les retraites qui vient d’empoisonner notre vie politique. Gravement, pour détourner l’attention des sujets qui fâchent, on a préféré appeler à graver dans le marbre de la Constitution un sacro-saint droit à l’avortement que nul n’a l’idée de remettre en cause -du moins dans notre pays. On oublie qu’un tel droit relève simplement de la loi. Le bon sens étant, selon Descartes, « la chose du monde la mieux partagée », rappelons cette évidence : si l’avortement n’est pas la suppression d’un homme total, seulement d’un être en puissance, il n’en reste pas moins suppression de vie. Dès lors l’inscrire dans la Constitution à titre de droit, c’est y inscrire la mort sous couvert de liberté. Or Il faut le rappeler, au risque de contredire tout un discours écologique malthusien, et sans faire la leçon à quiconque : les chrétiens doivent aimer la vie parce que Dieu est le Père de toute vie. Dans le projet divin l’homme créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu » est invité à participer à l’acte de création et à le prolonger. Pour un couple ce sera donner la vie, pour un artiste créer une œuvre d’art, pour un jardinier cultiver son jardin dans le respect de la terre, pour un éducateur transmettre un savoir avec une ferveur communicative, pour une aide-soignante travailler avec le sourire, pour la personne consacrée offrir sa vie, pour un homme politique réclamer plus de justice en faveur de nos semblables, nos frères... Nous avons mille façons de participer à l’acte créateur, si seulement nous savions entendre l’exhortation du Pape François à résister à la culture de mort ambiante ! 

            La réflexion écologique doit donc être fondée sur une anthropologie. Elle conduit nécessairement à poser le problème de la place de l’homme dans la Création. La lecture des récits bibliques de la Genèse peut induire l’idée que l’homme, crée le dernier, est l’oméga, le couronnement du projet divin. Cette idée est juste, n’en déplaise à une certaine mentalité matérialiste encline à voir dans l’homme une simple espèce animale un peu dégrossie. Pascal a su mieux dire la grandeur et la misère de l’homme : « S’il s’abaisse, je le vante ; s’il se vante, je l’abaisse et le contredis toujours jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il est un monstre incompréhensible »… sans Dieu, s’entend, parce que Dieu a sanctifié la condition humaine dans le mystère de l’Incarnation du Christ, nouvel Adam, vainqueur du péché et père d’une humanité nouvelle régénérée. 

       Malheureusement l’homme dans son orgueil a fait de l’anthropocentrisme. Il a pensé qu’il avait reçu la mission de se rendre « maître et possesseur de la nature », avec licence « d’user et d’abuser » des biens de ce monde. Cela se dit même en latin : « Jus uti et abutendi », parce qu’il s’agit là d’une conception païenne de la propriété. Or la conception chrétienne consiste à se juger intendant de la Création, avec le devoir de veiller sur elle, de la prolonger, de la corriger le cas échéant,… et accessoirement d’avoir un jour à en rendre compte. La belle encyclique Laudato si pose les bases d’une écologie intégrale parce que, dépassant la tragédie bien réelle des bébés phoques chers à notre B.B. nationale ou le souci légitime des singes bonobo menacés d’extinction, elle prend aussi en compte le salut des hommes, surtout des hommes blessés. 

           Je ne voudrais pas terminer ces quelques lignes sans remercier Monsieur Bernard Lauga pour ses vertes paroles. J’associe à ces remerciements les représentants d’Église verte qui nous lancent ce conseil pressant : « Nous aussi, soyons très vigilants et prenons soin de la Création. » 

     Gérard Lavayssière

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