Pour vous, en quoi, le diaconat permanent est-il un don ?
En écho à l’exposition sur les 60 ans du diaconat permanent qui se tiendra à Buglose lors des Journées mariales du 2 au 8 septembre prochain, retrouvez ici l’entièreté des témoignages des proches.
Témoignages d’enfants de diacres
Être fils de diacre
« Être fils de diacre, c’est tout d’abord voir nos parents s’engager à deux – on ne le dit pas assez mais c’est un chemin de vie qui se partage et qui demande beaucoup d’implication pour le diacre et aussi pour son épouse (s’il est marié).
C’est aussi chercher à comprendre cette démarche / appel, qui va au-delà du monde associatif ou de la vie de chrétien au quotidien. Pour finir, et c’est ce qui est très beau aussi, au-delà de l’engagement, c’est voir son père évoluer dans sa religion et surtout son ouverture à l’autre, avec une écoute/un regard différent sur ses proches, la vie, les gens qui l’entourent et l’amour qu’on porte à son prochain. »
Avoir un père diacre
C’est une découverte depuis le premier jour où nous avons su… depuis la lettre initiale d’engagement de nos deux parents. C’est un long chemin à deux, gardé longtemps secret et jamais soupçonné, avant le partage de cette grande et belle nouvelle !
Quelle fierté !
C’est un chemin de foi collectif, derrière nos parents, notre père, c’est toute une famille qui voit les choses différemment. Ce fut pour nous une découverte et un partage intergénérationnel inouï, de l’annonce à l’ordination, des premières messes à servir à la présence de papa en tant que diacre pour des événements familiaux d’importance tels que les mariages des cousins, le baptême de notre neveu, l’enterrement de son propre frère. Comme si depuis son ordination on le partageait un peu plus ! Surtout maman.
C’est aussi un modèle de service pour notre fils qui y a trouvé une forme d’exemplarité évidente pour lui qui devenait servant de messe à son tour après une retraite en famille à Corbara. Un modèle d’engagement pour tous les enfants et petits enfants.
C’est un don de soi, de son temps, sans limite pour palier au manque de prêtres en milieu rural. C’est l’absence de papa aux côtés de maman à la messe qui parfois semble lui peser. C’est un rythme différent au quotidien pour lui, de recueillement, qui impacte sur la vie de couple mais qui se veut aussi plus discret pour ne pas impacter trop l’entourage quand la maison est pleine. C’est un service trop méconnu, pas toujours très valorisé, dont on ne soupçonne pas vraiment le chemin, en amont et ensuite.
C’est un choix de vie incroyable fait par nos parents qui parfois tiraille peut-être mais nous rend très fiers et respectueux de cet engagement de couple. C’est un cheminement à deux et pourtant une seule personne vraiment « visible », je pense qu’il y a quelque chose à faire de ce point de vue là, à l’égard des femmes de diacres qui accompagnent dans l’ombre. C’est un geste fort, un service très beau.
Avoir un père diacre
C’est avoir tout de même une petite pression. L’entourage vous assimile à l’enfant de l’homme en blanc et donc celui qui doit être si fier de son père et celui qui, bien entendu, va à la messe tous les dimanches et fait ses prières avant d’aller dormir. Mais être enfant de diacre, c’est toujours n’être que l’enfant de ce même père, rien de plus, même s’il a désormais des pouvoirs « magiques » qu’il n’avait pas avant (Bénédiction par ex. ).
C’est être privilégié parfois c’est vrai. Présence et échanges, tous particuliers, lors des sacrements des enfants ou même de nous, adultes de la famille. C’est souvent beaucoup d’émotions de le voir derrière l’autel, lire la Bible ou faire des homélies. C’est recevoir des messages très personnels dans des moments clés de notre vie. Mais c’est aussi ça, accepter que Dieu soit omniprésent en tout désormais. Qu’il est la raison ou la solution, la réponse à beaucoup de choses.
Être enfant de diacre, c’est partager son père avec d’autres mais ça pour nous qui étions adultes ce n’est pas trop difficile, nous sommes même heureux de partager cette belle personne avec d’autres. C’est d’ailleurs ce pourquoi il est nommé : On remarque que c’est une belle personne et on fait en sorte d´en faire profiter un maximum d’autres ☺️. mais je pense aux plus jeunes enfants, ça doit être dur de partager son papa.
C’est aussi ça être diacre : être au service des autres pratiquement tout le temps. Mais quels autres ? Et oui je suis bien placée en tant qu’infirmière gériatrique pour savoir que parfois on trouve plus légitime d’aider les « malheureux » dont ont sait aisément au quotidien qu’ils ont besoin de nous mais on a tendance à penser moins légitime le besoin de nous de nos proches. C’est difficile de se rendre compte qu’ils ont autant voir plus besoin de nous qu’un Alzheimer ou une brebis égarée. De la même manière quelle place est réservée à l’épouse ? Je la vois comme Pénélope, seule, attendant le héros et tissant inlassablement sa toile. Et pourtant elle a fait des réunions, elle en sacrifie des week-ends. Quel dommage que ce rôle si précieux soit encore dans l’ombre.
Pour finir je suis heureuse et fière d’avoir un père diacre. Mais je sais que s’il ne l’avait pas été, ça n’aurait rien changé, il aurait tout de même été au service des autres…
Mais moins sous la lumière et avec moins de « supers »pouvoirs ;-).
Fils adolescent dans l’équipe d’accompagnement
D’un homme doux, aimant, attentif aux autres, mon père est devenu diacre et tout a changé. Il y a depuis, la Lumière en plus ! Le signe qui permet d’être encore plus qu’avant !
Personnellement, je me permets des « papa » à la sortie de la messe, alors que les autres disent « mon Père ». Les têtes se tournent dans tous les cas, ça fait son petit effet … »Monsieur, dites-nous comment fait-on pour se marier à un prêtre ?
La fille aînée
Le diaconat a permis à mon père de révéler au monde les qualités que nous connaissions au monde depuis toujours.
La plus jeune
C’était comme une évidence, papa s’est épanoui encore plus et a pris sa mission à cœur pour l’appliquer au quotidien même en dehors de la pratique de la Foi.
Suzanne
Le diaconat est un long chemin, et cela a été vrai pour mon papa, tout comme pour moi. Depuis longtemps, cette vocation l’habitait ; c’était pour lui la suite logique de son parcours de foi. Pour moi, cela a été un peu plus complexe. Cette annonce est arrivée de manière inattendue au début de mon adolescence, au milieu de nombreuses autres questions. Bien que cela ne me concerne pas directement, ce n’était pas quelque chose avec lequel j’étais à l’aise ; j’étais moi-même dubitative vis-à-vis de mes croyances.
Le temps de discernement a été bénéfique autant pour lui que pour moi ; il m’a permis de grandir et de poursuivre ma réflexion. Je le voyais revenir heureux et serein avec maman après leurs week-ends de préparation, toujours enthousiastes à l’idée de partager leurs expériences. La cérémonie du sacrement m’a également touchée, tant par l’instant de la célébration que par le soutien de nombreux proches, présents malgré la distance ou des convictions différentes. Tous étaient là pour partager un moment de joie.
Au fil du temps, je me suis rendue compte qu’être dévoué et entreprendre pour des causes qui nous tiennent à cœur est à la fois impressionnant et beau. Je suis contente que mon Papa ait trouvé sa voie et s’épanouisse dans cette mission. Je le suis aussi de voir ma maman l’accompagner et en profiter pour, elle aussi, évoluer dans sa foi. Ce chemin parcouru à deux a renforcé leur engagement devant Dieu et en tant que couple. Finalement, peu importe ma propre foi, je serai toujours fière d’avoir un papa qui va au bout de ses engagements, prônant des valeurs de partage et d’aide à l’autre.
Témoignages d’autres personnes proches
Épouse de diacre
Être « épouse d’un diacre » ? Je suis d’abord épouse de Christian ! Mais le OUI que j’ai donné lors de son ordination en 2019 est le prolongement du Oui donné lors de notre mariage. Notre enracinement dans la foi nous a mené à cette ordination. La confiance dans l’amour de Dieu et la prière me conforte dans ce chemin.
La formation au diaconat jusqu’à ce jour nous rend meilleurs l’un envers l’autre et j’espère aussi envers notre entourage et notre communauté paroissiale. Certes, la mission incombe à Christian mais nous la vivons et la partageons ensemble, chacun à sa bonne place, avec parfois ses difficultés mais aussi avec grande joie.
Expression d’un diacre aîné
Mon ministère de diacre : dire simplement, Dieu dans un monde indifférent.
Être serviteur aimant du peuple de Dieu, être témoin de sa tendresse, de sa miséricorde, se tenir près des souffrants ou des aînés, écouter, proposer sans imposer.
Expression d’un prêtre
Le diaconat est un don pour l’Église car le diacre permet à Jésus-Christ , vivant et ressuscité, de venir à la rencontre de ceux qui le désirent souvent inconsciemment. Le diacre a vocation à être signe du Christ serviteur.
Outre les missions paroissiales, certains diacres ont des missions diocésaines
- Membre du Service diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle
- Cérémoniaire diocésain
- Président du journal « Clarté »
- Conseiller spirituel départemental de la Société Saint-Vincent-de-Paul des Landes.
- Économe diocésain
- Membre de l’équipe diocésaine du SEM
- Aumônier de l’Hospitalité Landaise Notre-Dame de Lourdes
- Aumônier du Secours Catholique
- Aumônier diocésain du CCFD-Terre solidaire
- Délégué diocésain auprès du monde rural
- Aumônier titulaire du centre pénitentiaire de Pémégnan
- Délégué épiscopal au diaconat avec son épouse Brigitte
- Aumônier de la Fédération Sportive et Culturelle de France (FSCF)
- Aumônier de la Jeanne d’Arc de Dax (JAD)
- Accompagnateur spirituel de la FCPMH
- Responsable du Bureau diocésain de la Santé
- Aumônier des hôpitaux Layné – Nouvielle et Sainte-Anne (Mont-de-Marsan)
- co-responsable (avec Stéphanie Chauveau, laïque) du Service Diocésain de la Pastorale de la Santé (SDPS)