13
August
2025
27
October
2025
THÉÂTRE : NATHALIE, LA NOUVELLE PIÈCE ÉCRITE PAR GÉRARD LAVAYSSIÈRE
Préface : les métamorphoses d’un texte, Nathalie
| À l’autre bout de la pelote de fil se trouve une lettre à Titouan intitulée J’ai joué de la flûte, motivée par le souci d’un grand-père de transmettre à son petit-fils l’essentiel de la culture religieuse qu’il a lui-même reçue de ses parents, de sa catéchiste, Mlle Sindou, originaire d’Artix, et du curé de son enfance, M. le Doyen Jean Marty, ancien déporté de Dachau, un homme sombre et profond. Un texte ad usum delphini, à destination unique d’un petit privilégié-ou pas. Puis, il y eut la demande de Mgr Gérard de Rodat, vicaire général du diocèse d’Aire et Dax, d’une animation pour une session du synode des Landes sur le thème Oser l’Espérance. Cette Lettre à Titouan s’est donc transformée une première fois en un spectacle intitulé Nous avons joué de la flûte. Ensuite, au gré d’un échange avec Monsieur Jean-Pierre Brèthes, éminent helléniste, ce dernier observa que, dans cette pièce dépourvue d’action véritable, les dialogues principaux ne se faisaient pas entre les personnages mais plutôt dans des échanges entre le choeur et ces personnages ; avec une jolie image « votre pièce jette son ancre dans ces ports où l’homme occidental oublie la mer », il suggéra de développer cette idée en introduisant un coryphée, un chef de choeur, dont il est le porte-parole, comme dans la tragédie grecque. L’idée germa donc de transformer en tragédie le spectacle intitulé Nous avons joué de la flûte. Plusieurs conditions étaient remplies : terreur et pitié ; tendresse et chagrin ; identification et catharsis ; catastrophe finale; unités de lieu, de temps et d’action ; fatalité… On pouvait encore rajouter une pincée d’hybris, cet orgueil destructeur ; enfin, un beau zeste d’ironie tragique… Bien sûr la comparaison avec la tragédie grecque s’arrête là, parce que dans l’univers d’Eschyle, de Sophocle ou d’Euripide, il n’est pas possible d’échapper à l’anankhê, et aux sombres profondeurs du lac Averne. Or il ne peut exister de tragique chrétien puisque le Christ est venu apporter le Salut à l’humanité ! L’arbre de la Croix est un arbre de vie comme on l’observe dans certaines peintures anciennes où des rameaux fleurissent sur le bois mort. La lettre à Titouan où la petite fille Espérance occupe le premier rôle s’est donc métamorphosée une seconde fois en un drame en un acte intitulé Natalie, parce que ce beau prénom féminin, chargé d’espérance, évoque le jour de la naissance du Christ, natalis. |
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