
Des lieux d’espérance pour des femmes en souffrance : retour sur des rencontres
Le 29 mars dernier, dans le cadre des formations diocésaines, le CCFD-terre solidaire, le Secours catholique et la Pastorale des migrants ont proposé aux participants du Cycle d’Approfondissement Pastoral du diocèse une matinée de découverte sur le thème « Des lieux d’espérance pour des femmes en souffrance ».
Un sujet bien connu des 3 services investis de différentes façons dans la défense des droits des femmes dans nos sociétés.



Première intervenante, Madame Domblide a présenté la MaisOnada à St Paul lès Dax, lieu d’accueil pour femmes enceintes majeures, seules et en difficulté, où elles peuvent rester jusqu’à ce que l’enfant ait un an, encadrées par 3 professionnelles : une éducatrice jeunes enfants, une éducatrice spécialisée et une assistante sociale.
Un projet d’accompagnement personnalisé est réalisé avec la professionnelle référente afin d’aider les résidentes à vivre sereinement leur maternité et les premiers mois de l’enfant. La maison offre un lieu sécurisant, laïque et apolitique dans le respect mutuel, l’entraide, la bienveillance et la tolérance pour favoriser le lien mère-enfant, renforcer leur confiance en elles et développer leurs différentes compétences pour une meilleure insertion sociale.
Ces jeunes mamans sont pour la plupart en rupture familiale, elles viennent après des placements en foyers ou en familles d’accueil et sont souvent sans lien avec le père de l’enfant. Toutes ont manqué d’amour dans leur vie, et si l’intégration dans une structure s’avère parfois difficile, pour certaines l’enfant est un déclic qui les aide à reprendre confiance en elles.
Deuxième intervenant : Gaby Mouesca directeur de la ferme Emmaüs Baudonne à Tarnos qui produit des fruits et des légumes en agriculture biologique.
Cet homme au parcours singulier, autrefois militant radical de la cause basque devenu fervent défenseur de la paix, gère cette structure unique en France où sont accueillies 12 femmes détenues en fin de peine. Co-financée par le ministère de la justice, la ferme leur propose un travail rémunéré pour 26h par semaine, et un accompagnement socio-professionnel en vue d’un futur projet de vie après la détention.
Cependant la vie communautaire se révèle parfois compliquée malgré un règlement intérieur basé sur la confiance, ce qui amène le cas échéant à pratiquer le contrôle et à appliquer les ordonnances du juge.
Ces femmes parfois si difficiles à gérer sont avant tout des victimes de la violence, de l’extrême pauvreté, des hommes, ce qui les a conduites en prison sans qu’elles aient été d’abord reconnues comme victimes, comprises et soignées comme telles.
Le travail de réinsertion réalisé à la ferme se révèle positif pour la majorité d’entre elles.
Gaby Mouesca puise dans l’évangile sa certitude que personne n’est irrécupérable et que l’humanité prévaut parfois sur la légalité.
D’autres lieux d’accueil ont été évoqués :
– le Secours Catholique, à Capbreton, héberge temporairement dans une maison et un mobilhome des femmes victimes de violences conjugales,
– la Pastorale des migrants est en lien avec le CADA à Mont-de-Marsan qui accueille des femmes seules ou avec de jeunes enfants venant de plusieurs pays.