Diocèse

438 églises dans les Landes

Le département des Landes compte à ce jour 438 églises, appartenant à 331 communes. Comme dans la plupart des régions, un tel ensemble présente une grande diversité…

 

  • diversité dans la répartition : plus rares au nord, dans la Lande longtemps infertile, et dont la densité de population demeure faible et les agglomérations très dispersées, elles sont en revanche beaucoup plus nombreuses sur les terroirs plus riches et plus anciennement occupés – le Gabardan, le Tursan, la Chalosse, le Pays d’Orthe, le Bas-Adour…
  • diversité des matériaux et des procédés de construction : calcaires blancs ou dorés, taillés et appareillés avec soin, de la Chalosse et du Pays d’Orthe ; moellons de garluche brune de la Lande, briques roses du Marsan et du Gabardan…
  • diversité des dates de construction et des styles : bâtisses austères du XIe siècle, élégantes églises romanes ornées de sculptures du XIIe, constructions, adjonctions ou voûtements gothiques des XIIIe-XVIe siècles, mobiliers éclatants des XVIIe-XVIIIe, recréations néo-byzantines, néo-romanes ou néo-gothiques du XIXe et partis innovants du XXe.
  • diversité enfin de l’état actuel : églises laissées à l’abandon, livrées à une lente dégradation, ou violemment restaurées, décharnées ou au contraire couvertes d’enduits tristes ou banals, parfois aussi heureusement rénovées avec soin et sensibilité, dans le respect de leur esprit et de leur passé.

Le XIe siècle, dans la continuité de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge

L’importance des destructions subies au cours du haut Moyen Âge, mais plus encore peut-être la longue régression culturelle qui avait suivi la venue des Vascons n’avaient laissé subsister que très peu de témoignages des premières manifestations de l’art chrétien : près du sommet de la colline du Mas d’Aire, un mausolée voûté du ive siècle, abritant un riche sarcophage paléochrétien ; dans le faubourg Saint-Vincent de Dax, la basilique épiscopale à trois nefs et chevet polygonal du ve, ornée de chapiteaux de marbre et de mosaïques ; dans des villas antiques, comme à Sorde, à Pardies, à Saint-Sever, des aménagements de pièces d’apparat pour servir d’oratoires…

Toutes ces constructions étaient faites de moellons carrés – l’opus quadratum -, ou allongés, disposés par lits horizontaux et noyés dans un bain de mortier. Ce procédé économique et d’exécution facile s’est certainement maintenu durant le haut Moyen Âge ; on a dû toutefois lui associer alors, même pour la construction des lieux de culte, des techniques plus rudimentaires, telle la construction en charpente et torchis, ou même entièrement en argile crue, comme on en voit encore aujourd’hui dans deux églises du Gers.

Ces mêmes techniques ont certainement encore été utilisées au XIe siècle pour la construction de certaines des très nombreuses églises dont le Cartulaire de la cathédrale de Dax signale l’existence et qui ont très tôt disparu. Seuls en effet quelques édifices construits en moellons sont parvenus jusqu’à nous : l’emploi de ce procédé y est souvent associé à des partis aux archaïsmes fort marqués :

  • une abside semi-circulaire prolongeant exactement la nef et parfois orientée à l’ouest comme à Saint-Orens (Cne de Saint-Perdon) et à Caro (Cne de Pouydesseaux) ;
  • un plan à chevet droit comportant un petit chevet carré voûté en berceau et une nef plus vaste simplement charpentée, dans le pays de Marsan ;
  • une grande abside polygonale, dotée d’angles en moyen appareil, mais dépourvue de contreforts, comme à Biganon ;
  • de grandes nefs charpentées, sans aucun renforcement ni décor, comme jadis à Saint-Paul-lès-Dax, à Nerbis ;
  • des absides dont l’arc d’entrée repose sur des piédroits nus, sans colonnes ni pilastres ;
  • des fenêtres très étroites comportant parfois un double ébrasement non appareillé, plus souvent un ébrasement unique ouvrant sous un linteau monolithe, et qui sont parfois placées très haut sous le toit, plus rarement à l’intérieur ou au-dessus d’un contrefort ;
  • enfin, absence totale de décor sculpté, à l’exception, dans de rares cas, d’un chrisme, comme à Bostens ou Saint-Avit.

 

L’AGE GOTHIQUE – XIIe-XVe siècles

Les hésitations d’une époque de transition

La fidélité fermement gardée à certaines formules romanes jusqu’à une époque où, dans des régions plus septentrionales ou même dans le Languedoc tout proche, l’art gothique avait déjà atteint son plein épanouissement n’a pourtant pas pu empêcher toute contamination par des formes nouvelles.

À Arthous, des modillons et des chapiteaux romans voisinent dans le chevet avec des culs-de-four nervés, tandis que la nef comporte à la fois des voûtes d’ogives assez primitives et des portails dont l’iconographie rappelle certaines façades romanes tardives d’Espagne, mais dont le style se rapproche de la sculpture gothique du Nord de la France.

C’est un peu dans les mêmes directions que conduit l’analyse des particularités offertes par le portail septentrional malheureusement très mutilé de Sorde-l’Abbaye, dont le style des personnages imite maladroitement le naturalisme de certaines œuvres de Champagne ou d’Île-de-Françe, alors que le traitement des motifs décoratifs et surtout l’iconographie peuvent en être rapprochés du porche méridional de Saint-Seurin de Bordeaux et du portail occidental de l’ancien prieuré de Mimizan, jadis dépendant de l’abbaye de Saint-Sever.

Cette dernière œuvre constitue sans aucun doute, tant par style que par la composition et par l’iconographie, l’un des ensembles sculptés les plus remarquables aujourd’hui conservés dans le département des Landes.

 

L’introduction du grand art gothique dans le pays landais

La persistance durable de formes romanes et la pénétration de nouvelles influences venues d’Espagne ont eu pour effet de maintenir, jusqu’en plein XIIIe siècle, la plupart des chantiers du pays landais à l’écart des grands courants de l’art gothique.

Il faudra donc attendre une date assez avancée dans le même siècle, pour que des maîtres d’œuvre et des sculpteurs formés selon de tout autres principes apportent dans quelques édifices les conceptions élaborées dans les grandes cathédrales du Nord.

Le plus important de ces édifices, la cathédrale de Dax construite dans le troisième quart du XIIIe siècle a malheureusement été démolie au XVIIe.

Il n’en subsiste plus aujourd’hui que le portail, comparable pour la composition à ceux de Paris ou d’Amiens, qui a été remonté à la fin du siècle dernier à l’intérieur de la grande église classique construite sur le même emplacement.

À l’exemple peut-être de la ville épiscopale, plusieurs paroisses du diocèse de Dax, dont celles de Saubusse, de Saint-Martin-de-Hinx, de Port-de-Lanne, se sont dotées au cours du même siècle d’églises gothiques plus modestes.

Dans le diocèse d’Aire, les destructions et les réfections n’ont laissé  subsister que peu d’édifices comparables.

On sait cependant qu’à Aire même, on a mené de pair dans la même période l’achèvement de la cathédrale et la reconstruction de la nef de l’église abbatiale du Mas, dont les chevets avaient tous deux été élevés à l’époque romane, et dont la seconde conserve un grand portail occidental gothique.

 

LES PETITES ÉGLISES DE CAMPAGNE

En dépit des conflits, ainsi que de l’état d’insécurité et des ruines qu’ils entraînaient, on a poursuivi, durant les XIIIe et XIVe siècles, dans les diocèses landais la construction de maints édifices déjà commencés, en particulier dans les villes, et l’on y a entrepris, surtout dans les campagnes, de nouvelles églises, souvent modestes et conçues selon des partis et dans un esprit tout différents de ceux qui avaient cours dans des régions plus septentrionales. Il en a été ainsi en particulier dans les bastides créées à la limite des zones d’influence anglaise et française.

Dans ces constructions, on a souvent encore utilisé la pierre, pourtant assez rare dans le pays landais : pierre coquillière dans le Marsan, « garluche » — un grès ferrugineux — dans la partie septentrionale, pierre de Bidache au Sud, calcaires locaux ailleurs. Mais progressivement le bel appareil régulier a été remplacé par des moellons débités maladroitement, puis par des briques, en particulier dans les régions les plus orientales, du Marsan au Tursan et au Gabardan.

Pour les partis, on est demeuré encore assez longtemps fidèle à des formules traditionnelles – chevets plats ou semi-circulaires, lancettes étroites à ébrasement simple ; et si des chevets polygonaux ont été adoptés ailleurs, ils ont souvent été construits comme les premiers dans le prolongement exact de la nef, avec laquelle ils forment une salle unique très simple. Enfin, nombre d’églises construites alors présentent un élément caractéristique, qui a également été souvent ajouté vers la même époque sur la façade occidentale d’édifices plus anciens, un clocher-mur très aigu percé de deux ou de trois baies abritant les cloches et doublé d’un abat-son de bois construit en appentis et couvert de bardeaux, de petites tuiles, ou plus tard d’ardoises.

 

LES ÉGLISES FORTIFÉES

C’est la façade occidentale qui a le plus souvent reçu le système défensif dont l’église a été dotée, parfois dès sa construction, parfois seulement par la suite. Mais quelle que soit leur date, les partis adoptés ont été très divers : vaste porche épaulé de puissants contreforts et surmonté d’un clocher carré, chambre forte en surplomb, tourelle d’angle de forme circulaire ou octogonale, percée de meurtrières.

Ailleurs, ce sont d’autres parties de l’édifice qui ont été dotées de dispositifs également fort divers : des tours carrées armées d’archères ou de meurtrières à Réaut dans le Marsan, à Herré ou à Laballe dans le Gabardan ; parfois, comme à Lesgor et à Beylongue dans le diocèse de Dax, à Arx et Vielle-Soubiran dans le Gabardan, c’est tout l’ensemble qui a été surmonté d’un étage fortifié par des créneaux, des merlons, et parfois des échauguettes et des bretèches ; enfin, c’est plus rarement le chevet que l’on a choisi de protéger, soit dans son ensemble, comme à Sarbazan, soit en partie, comme à Beaussiet, où une absidiole sert de souche à une tour.

Bien que la plupart des systèmes défensifs que présentent encore les églises du pays landais aient sans doute été construits au cours de cette période troublée qui s’étend des dernières décennies du XIIIe siècle jusqu’à la fin de la guerre de Cent Ans, quelques dispositions plus tardives montrent que les populations de ces régions seront bien au-delà de cette époque préoccupées par le souci de leur défense : les clochers du XVIe siècle associeront encore à de jolis portails richement décorés dans un style flamboyant et aux larges baies ouvertes dans les étages supérieurs des meurtrières percées dans les parties basses et dans les tourelles ; et il n’est pas jusqu’aux tours reconstruites ou transformées en plein XVIIe siècle dans le Gabardan ou le Pays d’Orthe — à Saint-Etienne d’Orthe, à Port-de-Lanne — qui ne gardent encore un aspect massif et sévère, dû aux éléments fortifiés dont on les a munies.

 

LE PAYS

Situé à l’extrême sud-ouest de la France, le département des Landes tire son nom de la vaste étendue de landes et de marécages, à peine parsemée de petits terroirs cultivés et habités, qui a occupé les trois quarts de sa surface jusqu’aux plantations massives de pins maritimes au xixe siècle. Mais le dernier quart du territoire est d’une nature toute différente et il présente une réelle diversité de paysages : on voit ainsi se succéder à l’est l’extrémité occidentale des coteaux de l’Armagnac, au sud, les vallonnements du Tursan, de la fertile Chalosse et du Pays d’Orthe qui prolongent jusqu’au cours de l’Adour ceux du Béarn et du Pays Basque, au sud-ouest, les riches terres alluviales de la basse vallée du fleuve, qui rejoignent la bande d’étangs et de dunes côtières du littoral.

À ces paysages correspondent des sols et des sous-sols également divers : sous le sable de la lande gît une couche d’un grès ferrugineux – l’alios, ou la garluche – qui ne fournit qu’un matériau médiocre ; quelques zones argileuses ont permis la fabrication de briques et de tuiles ; en revanche, la Chalosse abonde en calcaires de nature diverse et de qualité inégale.

 

LES HOMMES

De nombreuses découvertes attestent la précocité de la présence de l’homme dans ces régions. Aux groupes de chasseurs du Magdalénien, attachés aux pas de leur gibier, en particulier dans la région de Sorde-l’Abbaye ou de Brassempouy, ont succédé des pasteurs dont les tumuli jalonnent les anciens parcours, puis des populations sédentaires que le manque d’homogénéité des terrains a contraintes à se disperser à la recherche de conditions plus favorables.

Dans ses Commentaires de la Guerre des Gaules, Jules César a noté que les populations du sud de la Garonne, qu’il désignait du nom d’Aquitani, différaient par la langue et les habitudes de vie des peuples celtes habitant dans le reste de la Gaule. On sait aujourd’hui que ces hommes étaient biologiquement et linguistiquement très proches des Basques voisins, mais qu’ils s’en étaient séparés culturellement, en se laissant pénétrer par des influences venues du nord.

Père Jean Cabanot, Directeur fondateur de la Société des Églises des Landes

http://eglises-landes.cef.fr

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