
Une vie consacrée
« À quoi servons-nous ? »

Posée ainsi, la question déstabilise qui doit répondre. Il a envie de riposter pour être aussi provoquant : « A rien ! ». Ce n’est pas notre problème. Voilà plutôt qu’un jour, chacune et chacun d’entre nous a été interpelé par Jésus lui-même : « Si tu veux être parfait ». Nous cherchions… nous voulions mieux être pour mieux faire, et voilà qu’il nous révélait ce que nous sentions confusément, vivre un désir de Lui. Comme pour le jeune homme riche de Matthieu 19, 18, Jésus nous fait prendre conscience que ce désir, même confus ou exprimé, est l’âme de notre âme. C’est l’être de désir qu’il reconnait en nous et qu’il attise toujours pour raviver le feu de l’Amour. Le vrai désir nous a mis en marche et ne cesse jamais de brûler en nos cœurs.
La vie consacrée consacre notre soif d’absolu et de proximité de Dieu.
En vivant pour Lui et de Lui, à la suite de Jésus, nous pouvons rappeler au monde qu’il ne suffit pas de tourner en rond, prisonnier de nos multiples besoins, de nos nécessités tyranniques mais de vivre dans la liberté et la fidélité : « Mets ta joie dans le Seigneur. Il comblera les désirs de ton cœur (Ps 37, 4) ». Nous savons bien que « désirer, c’est être comblé, que le désir élargit l’âme » aime à dire st Augustin. Nous savons cela d’expérience et si notre modeste témoignage peut toucher le cœur de quelques-uns, nous sommes heureux de partager notre trésor… du neuf peut en surgir et notre monde aller déjà mieux ! Un vrai signe, alors.
(Notes libres sur les propos de Mgr Jean Passicos – Récollection pour la vie consacrée – Buglose le 2 février 2020)