
Quel curieux sentiment nous habite !
Dans sa lettre La joie de l’Évangile, le pape François dénonçait le « on a toujours fait comme ça » qui sclérose l’Église et musèle l’Esprit. Mais est venue l’heure de découvrir le « On n’a jamais fait comme ça ! »
Pourtant, des crises, l’Église en a traversées au long des siècles.
Il y eut des guerres, mais d’après nos anciens, elles remplissaient nos églises…
Et voici que dimanche, on a demandé à nos prêtres de se tenir à la porte pour renvoyer les paroissiens…
Il y eut des sinistres, des intempéries (pensons pour notre région à la tempête Klaus).
Les chrétiens ont pu alors s’engager avec d’autres sur les fronts de la solidarité.
Aujourd’hui, la solidarité elle s’exprime en restant à la maison, en fuyant visites et contacts.
Lors d’une session récente, le père Gagey nous invitait à être présent dans les dispensaires de notre temps, et voici que nos Ehpad sont fermés, visites interdites, même pour l’aumônier qui avait l’habitude de porter réconfort et soutien spirituel.
C’est vrai que nous avons oublié ce qu’était le confinement… Nous l’avons connu, il y a bien longtemps. C’était au Cénacle, à la veille de Pentecôte. Les apôtres vivaient claustrés par crainte des juifs. (Jean 20,19). Mais depuis l’Esprit nous a lancés sur les routes du monde.
Aujourd’hui il faut « une attestation de déplacement obligatoire ».
Quel curieux sentiment nous habite, et pourtant nous savons que le Christ berger est là, qui conduit son Église.
« Je ne vous laisserai pas orphelins » Jn 14,18
L’Église ne se rassemble plus, mais la Communion est là, puissante et elle va s’exprimer de façon tout à fait nouvelle.
La charité nous presse. Elle ne pourra pas toujours s’incarner dans du faire, mais elle débordera du cœur, se faisant prière et attention discrète.
En ces temps inédits, cette newsletter mais aussi le service de communication en général, est appelé à servir de façon privilégiée cette mission de communion et d’encouragement à la charité … et nous nous en réjouissons.
L’abbé Denis Cazaux