
Maryse Poulitou, économe diocésaine durant l’épiscopat de Mgr Breton
C’est en tremblant que j’accepte d’écrire quelques mots sur ma collaboration pratiquement journalière, pendant dix années, avec Mgr Philippe Breton. Eh oui, en tremblant, parce que la première image que j’ai eue de cette personne a été sa stature imposante qui m’a beaucoup impressionnée, le premier soir où il est arrivé à Dax. C’était un 26 août…
D’autres moments où j’ai tremblé ? C’étaient les jours où la tension montait parfois dans les discussions, quand il était capable de quitter brutalement une séance de travail… tout en revenant par la suite.
En y réfléchissant bien, je me dis que j’ai beaucoup grandi durant ces années, grâce à lui et à sa garde rapprochée.
J’ai pu voir de près ce qu’est une ordination épiscopale et j’ai pu aider à l’organiser, mais aussi à la vivre de l’intérieur.
J’ai connu la joie et la responsabilité d’être appelée par lui au Conseil Épiscopal. Ce fut pour moi une grande marque de confiance. Mais, également, l’appel d’une femme, puis d’une seconde fut, pour notre Église, une grande avancée.
J’ai vécu la dure réalité de la construction d’un évêché, mais, en même temps, la formation directe sur le terrain : architectes, réunions de chantiers, rencontres de divers corps de métiers, banquiers, assurances, etc… (À l’époque, un économe devait savoir tout faire, ou tout apprendre).
Mais il y a aussi le côté beaucoup plus intérieur de la relation. Ces moments simples que nous avons partagés où il suffisait d’un regard, d’un ou deux mots, pour comprendre une joie ou une peine. Souvent, dans ces moments-là, sans paroles pratiquement, il a su me montrer le côté miséricordieux de l’Église.
Quand nous rentrions d’une formation à Paris, très souvent avec le Père Guy Régnier, il venait nous demander : « Alors, qu’est-ce-que vous avez fait à Paris ? » Et cela avec un regard lumineux. Et le 9 octobre dernier, quand nous sommes allés le visiter, Père Bernard Hayet et moi-même, c’était l’inverse : « Et dans les Landes, quoi de neuf ? Encore !… Encore !… ». Bien que diminué, il avait ce jour-là ce regard lumineux…
« Il est fidèle, Celui qui nous appelle. » Sa devise me fait penser à une autre phrase : « Fleuris là où Dieu t’a planté ». Monseigneur Breton doit sourire aujourd’hui en nous voyant galérer sur les routes de nos vies, mais je suis sûre qu’il parle de nous à Celui qui l’a appelé et à sa Mère et notre Mère, Marie. Alors, gardons confiance !