Kérygma

2800 chrétiens, dont 48 landais, se sont réunis à Lourdes du 20 au 23 octobre pour le rassemblement Kérygma.

Ce rassemblement, préparé par l’équipe du Service national de la catéchèse et du catéchuménat, était la seconde étape d’une démarche lancée il y a un an dans 86 diocèses de France, mais aussi la Suisse et Monaco.  3 jours où les participants, qu’ils soient laïcs, prêtres, évêques, diacres se sont interrogés sur la manière d’annoncer le Kérygme, le cœur de la foi, dans toutes les pastorales et dans notre réalité actuelle. Il s’agissait donc de réfléchir, partager, discerner sur comment faire résonner l’annonce de la Pâques dans nos lieux de mission mais aussi d’en vivre durant ces 3 jours.  Tous les temps de rassemblement ont eu lieu dans la Basilique Saint Pie X, où avait été mis en place un décor, non seulement beau mais très symbolique de ce rassemblement : le vendredi soir le Rocher et l’eau vive, puis une végétation de plus en plus foisonnante tout au long des trois jours, marquant ainsi l’itinéraire à vivre.

Les 3 jours ont été lancés le vendredi soir par une célébration de la Parole autour du baptême. Ce qui a posé la clé de voute, le Christ mort et ressuscité pour nous sauver, et donné le ton et la couleur du rassemblement – joyeux, priant, fraternel.  Puis temps convivial autour d’un buffet, composés des spécialités régionales que chacun avait apporté. 

Samedi

Le matin 3 conférences : « Ce monde dans lequel nous vivons pour servir et annoncer » par le sociologue Philippe Portier et Mgr Vincent Jordy. La première condition de l’annonce est de connaître et comprendre notre monde actuel et notre Eglise ; l’espérance nous était donnée, non, le christianisme n’est pas mort parce que sa mission est plus nécessaire que jamais dans un monde complexe, bouleversé et désorienté mais en attente et en quête de sens. Puis ensuite il s’agissait de « Poser les fondations de l’annonce » en revisitant les fondations bibliques et théologiques du Kérygme avec des enseignants de l’ISPC (Institut supérieur de la pastorale catéchétique). 

L’après-midi les participants se sont dispersés dans les ateliers auxquels ils s’étaient préalablement inscrits. 48 ateliers étaient proposés selon des thématiques concernant les personnes (jeunes, familles, enfants, catéchumènes, etc..) ou aux situations particulières (le monde rural, l’évangélisation du web, etc…). On pouvait également visiter la pépinière où était recensé les initiatives évangélisatrices glanées dans les diocèses l’an dernier), participer à une table ronde ou vivre la grâce de Lourdes. 

La journée s’est terminée avec veillée de prière à l’écoute de l’évangile de Jean et la possibilité de recevoir le sacrement de réconciliation. 

Dimanche

La journée plus festive et ludique a permis de digérer tout ce qui avait été reçu et partagé la veille. 

Matin 

Après la messe célébrée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort (président de la Conférence des Evêques de France) a suivi une conférence, tonique et pleine d’espérance, du cardinal François Bustillo : comment vivre en disciple missionnaire dans un monde désenchanté et sécularisé. 

L’après-midi était de nouveau réservée aux ateliers, table ronde, pépinière et grâce de Lourdes. A 17h30 tout le monde avait rendez-vous dans la basilique St Pie X pour un grand jeu, les hérauts du Kerygme.

La journée s’est terminée par le one-man show de Mehdi-Emmanuel Djaadi qui raconte avec un humour décoiffant son parcours de conversion de l’Islam au catholicisme en passant par la case protestantisme : « Coming-out ». 

Le lundi, comme toutes les provinces, celle de Bordeaux s’est retrouvée pendant 2h autour de ses évêques. Une rencontre émaillée de témoignages, travail en groupe et de reprise par les évêques. Puis pour finir, nous avons célébré ensemble la messe de clôture et d’envoi. 

Et après 

C’est lors de cette messe de clôture que Mgr Leborgne, président du Conseil pour la catéchèse et le catéchuménat nous a appelés à poursuivre, Lourdes n’étant que la seconde étape de la démarche Kérygma. 

Continuer mais comment ? C’est tout l’enjeu de ce temps qui commence maintenant : certainement pas en rapportant les solutions « clés en main » que nous pensons avoir trouvé à Lourdes, nous a rappelé fortement Mgr Leborgne en s’appuyant sur la parabole de l’homme qui a accumulé ( Lc 12, 13-21) : 

« Mais qu’allons-nous faire de cela ? Comment ‘concrètement’ pouvons-nous avec plus de vigueur annoncer ce fameux Kérygme ? On a beau nous avoir dit qu’il n’y avait pas de kérygme congelé prêt pour décongélation et annonce, on a beau nous avoir dit à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas de recette pour la mission, on a beau nous avoir expliqué que les ateliers étaient des espaces pour chercher ensemble et pas pour nous apporter des solutions toutes faites…on aimerait bien savoir comment. ….Kérygma, dans cette profonde humilité, voudrait nous lancer sur le chemin des grandes audaces. Il nous faut travailler…laissons-nous travailler par ce que nous avons reçu et travaillons le…Comment pouvons-nous concrètement rendre compte du Kérygme ? cela ne s’improvise pas même si c’est d’abord une grâce offerte. L’Esprit Saint n’aime pas travailler sans que nous ne travaillions nous-mêmes, même si souvent il nous mène ailleurs que ce que nous avions prévu. Formez-vous et osez »

À nous donc participants de ce rassemblement d’être les témoins de ce que nous avons vu et entendu à Lourdes. A nous donc de nous mettre au travail pour porter le feu que nous avons reçu et le propager dans notre diocèse.