
« J’ai appris à me contenter de ce que j’ai » Philippiens 4,11
Quel est le combat que Dieu veut que je mène ?
Nous sommes croyants. Nous sommes sur le chemin de la foi. Nous sommes attachés à Jésus, à ce qu’il a dit, à ce qu’il est, à sa venue sur la terre, à sa descente du ciel, à sa vie, à sa mort accueillie, à sa résurrection et à son Ascension.
Nous savons que « Jésus, le Fils bien-aimé, est venu au temps voulu, révéler aux hommes pécheurs le coeur du Père, son amour infiniment miséricordieux, son intimité toujours offerte aux fils prodigues…
Il ne faut jamais oublier le dessein originel du Père : ce qui est premier, ce n’est pas le péché de l’homme ni sa réparation, c’est son élection filiale, avant même la création du monde, c’est la volonté bienveillante et toute gratuite du Père, décidant de nous communiquer sa propre vie et de nous admettre dans son intimité divine, en son Fils bien-aimé. Dieu n’a pas attendu le péché pour nous aimer et faire de nous ses enfants. »
Eloi Leclerc, « Le Père immense », Editions Desclée de Brouwer, p.40-41
Nous sommes confinés pour la 2e fois. Notre gouvernement demande à tous les cultes de ne pas se rassembler en dehors des obsèques, et des mariages. Certains crient au scandale, demandent l’avis du conseil d’état. D’autres transmettent l’idée que le gouvernement est contre nous.
Regardons ce qu’il en est, ce que le gouvernement nous dit réellement, ce que notre conscience éclairée nous murmure :
- Les églises restent ouvertes. Tous les lieux de culte des autres religions aussi.
Certaines églises restent fermées parce que des chrétiens catholiques ne veulent pas les ouvrir depuis des mois et même des années ! Ça , ce n’est pas le gouvernement.
- La prière est permise, partout. Prier est le propre du chrétien. Prier en utilisant des chemins
différents. Où en sommes-nous de notre prière chaque jour. Qu’est ce qu’elle apporte à notre vie ?
Comment nous envoie-t-elle vers l’amour des autres et particulièrement la reconnaissance envers les soignants ?
- La bible est là sur notre table. Elle est ouverte. Dieu veut nous parler. Il est vivant.
Il nous enveloppe de ses alliances. Adam et Eve, Abraham, Moïse, David, Esther, Suzanne, Sarra, Marie-Madeleine, Marie, Paul, Jean…
- Nous sommes libres d’enterrer nos morts. Avec dignité. Dans la douleur de la séparation et la joie de les avoir connus. 30 personnes présentes, c’est trop peu. Un cercueil fermé, c’est cruel. Qui est dedans ? Pouvons-nous demander une photo de celle celui qui est morte ? Pour être sûr que c’est lui qui est dans ce cercueil fermé. Pour ne pas que le doute s’installe. Pour voir la mort en face et non pas enfermée et cachée dans un cercueil. La vue du mort crée la vie.
- Nous célébrons des mariages. Ce sacrement de l’amour est rendu possible. Bien sûr que 6 personnes, c’est encore trop peu. La fête est réduite. L’amour est réel. Dieu passe. Nous sommes invités au coeur de la foi : un sacrement, un don de Dieu dans une église avec un prêtre et quelques témoins.
- Nous avons du temps pour étudier notre religion. Lire le catéchisme de l’Eglise catholique, un livre de théologie, d’explication biblique, de philosophie. Etudier sa religion, n’est-ce pas un juste chemin de foi , de contact avec Dieu, d’alliance avec lui et avec notre humanité qu’il est venu partager ?
- Le sacrement de Réconciliation est à notre portée. Il suffit de demander à un prêtre de nous rencontrer dans une église. À chacun de se demander si cela est urgent, très urgent. Alors, cela sera essentiel.
- Le sacrement des malades peut aussi être donné en cas d’urgence, avant de partir à l’hôpital, avant une opération. Avant de mourir.
Nous ne pouvons pas vivre l’eucharistie, le sacrement de baptême (je m’attendais à ce qu’ils soient autorisés comme les mariages avec 6 personnes) , ni faire de catéchisme dans une salle. Vous comprenez bien que nous ne sommes pas interdits de vivre notre foi.
« Nous n’avons pas été privés d’évangile » Père Arnaud Montoux
Au contraire. Beaucoup de rencontres restent permises. Et puis, nous pouvons chercher notre lien avec Jésus d’une autre manière. Nous sommes invités à devenir participant de notre religion. Cela peut être une chance voire une grâce.
« Ce que nous sommes en train de vivre ces jours-ci est une occasion pour faire le point sur notre maturation en humanité » et en chrétienté. Frère Michaël Davide Semerano
Je vous communique cette décision du conseil d’état, le 7 novembre 2020 :
« Le juge des référés a précisé que des instructions avaient été données par les pouvoirs publics pour que toute personne puisse se rendre dans une église proche de son domicile, sans condition de distance et en cochant, dans l’attestation de déplacement, la case « motif familial impérieux ».
Les ministres du culte peuvent continuer à recevoir des fidèles et à se rendre au domicile de ceux-ci comme dans les établissements dont ils sont aumôniers. »
Dieu,
merci parce que tu nous donnes des idées
pour que tu demeures avec nous,
pour accompagner nos frères et soeurs,
pour soulager et soutenir ceux qui soignent.
Tu es là
Tu as toujours été là
Tu seras toujours là.
Quels sont les cris que je porte ?
J’aimerais me battre plus
pour que les petits commerces ouvrent,
pour que les personnes ne perdent pas leur emploi,
pour que chacun ait une terre, un toit et un travail,
pour que les soignants soient mieux payés, et qu’ils le soient tout de suite,
pour que chacun remercie pour ce qui lui est donné et permis de faire quand cela est donné et permis,
pour que l’unité se mette en place autour de la vie sous toutes ses formes.
Soyons unis… comme Dieu.
Frère Eric, Prêtre 12 novembre 2020