Carême 2023 dans le diocèse

MÉDITER PENDANT CARÊME

Un Carême pour grandir

« Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle » (Joël 2, 15)

Le corps tient une place de plus en plus importante dans notre société occidentale. Des jeûnes thérapeutiques sont proposés pour detoxifier l’organisme, le purifier, le fortifier.

La Parole de Dieu, elle, nous invite à un jeûne thérapeutique pour notre âme. Le prophète Joël parle de jeûne sacré. Le traditionnel jeûne du Carême s’inscrit dans cette perspective, même s’il embrasse également aussi la santé de notre corps, car Dieu s’intéresse à tout notre être.

Jésus nous rappelle dans Mt 4,4 que : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. ». De fait, l’homme n’est pas qu’un organisme à nourrir. Nous le constatons quand, par exemple, nous perdons un être cher, un emploi, la santé, quand vient un conflit… le meilleur des menus nous reste dérisoire voire amer car nous comprenons que d’autres réalités sont alors bien plus essentielles.

Ainsi, le jeûne sacré vient révéler nos aspirations les plus profondes, les plus existentielles. En ce sens, nous découvrons que la faim véritable de l’âme est celle de Dieu et ce faisant, la faim d’amour. Dieu est Amour. Lui seul peut combler ce désir fondamental qui nous habite.

Qui plus est, le jeûne, en nous recentrant sur l’essentiel, nous permet d’accéder à une véritable liberté intérieure et à une authentique paix unificatrice de toute notre personne.

« J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? » (Psaume 84,9)

La prière pour beaucoup consiste à parler à Dieu, lui dire ce qu’on attend de lui, lui faire connaître nos besoins, nos désirs.

Or le Psaume 84, comme bien d’autres passages bibliques, nous rappelle que la disposition du priant est celle de l’écoute.

En ce sens, citons deux autres versets :

1 Samuel 3,9 : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute »,

Deutéronome 6,4-5 : « Ecoute Israël » après quoi le texte poursuit : « le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. »

En écho à cette disposition fondamentale de l’orant, saint Benoît introduit sa règle monastique par des mots similaires : « Prête l’oreille de ton cœur ».

On comprend alors que l’homme à moins à apprendre à Dieu qu’à apprendre de Lui. C’est Lui qui est Dieu, qui sait tout et qui peut tout. Par ailleurs, la prière est une question d’amour. Se laisser aimer par Dieu et l’aimer en retour de cet amour divin. Et quand cet amour habite en nous, il ne peut que déborder de notre cœur ; c’est pourquoi Jésus rappelle qu’on ne peut pas séparer l’amour de Dieu et l’amour du prochain (Marc 12,31 ; Mt 25, 31-46).